Wednesday, February 23, 2005

Lettre ouverte a une journaliste que j'aime bien

Mademoiselle vous cherchez des vrais Z'Hommes, je le sais, j'ai lu votre article ce matin.
Laissez moi vous parler de ces etranges personnages...

Ceux que vous appelez ainsi ne sont probablement pas à Paris, ou plutôt s’ils y sont, c'est certainement plus du côté de Rungis que dans les salons médiatico médiatiques ou l'on cause façon "Animateur raye parquet prout pouet talk show à 2 balles vas y comme j't'écoeure de la TV...".

Les vrais Z'Hommes, je ne sais pas trop ce que c'est, pour tout dire, mais j'entrevois le profil qui pourrait y correspondre.
Ces oiseaux rares se sont repliés au vert depuis longtemps, marre d'être raillés depuis les années 80's, traités de machos ringards à longueur d'antenne et soumis aux jugements hâtifs à la mode du jour par des parisiano nombrilistes à l'intellectualisme de pacotille façon « chienne de garde qui ne garde rien qu'elle même et son fond de commerce éculé ».

Les vrais Z'Hommes ne sont pas des intellos, mais ce sont des cérébraux qui se plaisent à cultiver un certain art de vivre fait de convivialité virile et d’un regard sur le monde empreint de détachement humaniste et de valeurs d'amitié loyale. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les vrais Z'Hommes aiment les femmes de tous ages, ou plutôt ils apprécient l'âme féminine qui, souvent ingrate a leur égard, ne leur rend que rarement la pareille et ne leur fait que peu grâce de leurs efforts.

Les vrais Z'Hommes ont appris à se méfier du pouvoir qu'exerce sur eux le charme féminin, à refréner leur ardeurs, à cacher leur sensibilité. Comme au lendemain d'une cuite les cheveux poussent à l'intérieur en silence, les vrais Z'Hommes pleurent et rient souvent.. à l'intérieur... en silence…
On peut les comprendre… Leurs ambitions de changer le monde se sont heurtées à tous les petits desseins et destins médiocres, tous les p'tits mecs à dents longues, tous les boutiquiers, tous les guichetiers casseurs de rêves, qui les ont amenés aux portes de l'aigreur. Alors façon Titouan Lamazou, les vrais Z'Hommes se sont rapproché de la nature, de valeurs simples proches de leurs idéaux d'enfants. Ils se sont gentiment mis au vert pour ne pas finir dans l'alcool ou dans la dope. Leurs ambitions battues en brèches par les squatters de médias et les intrigants superficiels, une fois les vendeurs de vents et les promesses de lendemains qui chantent évaporés dans un brouillard factice, ils se sont résolus à rester modestes. Ils voulaient sauver tous les enfants Africains, ils n'en sauveront qu'une poignée, ils n'en sauveront qu'un, la générosité collective s’étant dissipée depuis longtemps.

Les vrais Z'Hommes ne bâtissent pas de châteaux en Espagne, ils ne font pas de bruit et on ne les entend pas dans les médias et d'ailleurs ils s'en foutent. Plus proches de Lino Ventura que d'Arthur, ils achètent une bergerie dans le Tarn ou dans l'Aveyron, et quelques hectares de terrain boisé pour y finir leurs rêves d'aventuriers, sirotant du vin blanc sur la place du village en compagnie de quelques Anglais de passage qui savent les apprécier pour ce qu'ils sont. Eux qui voulaient être navigateurs, aviateurs, poètes, écrivains, érudits... ont du se résoudre à bosser dans des entreprises libérales avec leurs cohortes de petits chefs hypocrites, et ils se sont mis au diapason d'une époque barbare en coupe réglée d’une dictature du pognon si bien stigmatisée par Geneviève Antonioz De Gaulle.

Ainsi fermant leur gueule une bonne fois pour toute pour assurer les fins de mois difficiles, le cul sur une chaise de bureau avec des RTTs et un CE, ces hommes là sont rentrés dans le rang.

Les vrais Z'Hommes sont presque revenus de tout, même des charmantes journalistes à leur recherche.. Ils ne croient plus en l'humain, dont ils ont trop désespéré, mais avec simplicité ils croient que le temps perdu ne vaut la peine que pour ce qui reste à vivre, envers et contre tous, sans forcer leur nature ni leur talent...dont ils ne sont guère dépourvu...mais auquel en toute modestie leur époque si décevante à résolument décidé de tourner le dos, ce qui au final ne les empêche pas de dormir dans le hamac bien orienté sous les arbres... du petit Sam'suffit qu'ils ont su se préserver au Soleil.

Un jour peut être vous en croiserez un, un vrai Z'Homme, il vous aidera à changer votre roue ou vous laissera passer à la caisse de Monoprix... mine de rien, sans baratin... et se dira peut-être...dans sa Ford intérieure (les vrais Z'Hommes aiment les vieilles voitures on y est mieux pour réfléchir)....
"Pas mal...une vraie.. femme.. sûrement..."

Marcel.

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